Extrait du journal

Le Premier britannique sera reçu demain par le Pape Les graves problèmes politiques de l'heure seront sans doute évoqués par le Saint-Père (Par téléphone, de notre correspondant particulier près le Saint-Siège.) Cité du Vatican, 11 janvier. — Quel contraste entre l'arrivée de M. Chamberlain et celle du chancelier -Hitler ! Nous ' nous reportions tout à l'heure à cette tapageuse démonstration ■ du-3 mai dernier, renouvelée des triomphes païens. Aujourd'hui, l'atmosphère est restée chrétien ne, et les récipiendaires, dans leurs uniformes clinquants, s'y trouvaient même, eut-on cru, quelque peu dépaysés. A vrai dire, on avait l'impression, à voir les hôtes britanniques et à deviner leurs pensers profonds, que l'axe de leur visite romaine est davantage centré sur le Va tican. Car il y a ici deux cités, comme disait" saint Augustin.' La réception de vendredi, au Saint-Siège, ne sera pas qu'un simple intermède du voyage à Rome. Elle se situe d'ores et déjà sur un plan très différent et très supérieur. M. Chamberlain cher che instinctivement le dôme de Saint-Pierre, où le Fiihrer — et pour cause :— n'est pas allé. Il y aura un intéressant parallèle à établir entre ces deux voyages — l'anglais et l'allemand. Du moins M. Chamberlain se gardera-t-il bien d'oublier la Cité de Dieu. Malgré le flegme traditionnel des Anglais,.nous imaginons volontiers que M. Chamberlain ne sera pas sans, ressentir Mne-ti^rtaine-émotion en présence du Saint-Père. Certes, il a l'expérience-des.hommes. Mais il ne pourra, pas ne pas faire de comparaison, a part soi, entre les bruyantes rencontres de Berchtesgaden, de Munich et du palais de Venise, et cette haute et silencieuse audience du Vatican., Tibérius. (Suite page 3, col.. 1 et 2.)...