Extrait du journal

Comme dans les romans de Ponson du Terrail. Mon âge me permet rarement le sérail ; Mais j'avoue entre nous que si j'avais envie De marivaudailler avec quelque Sylvie, j'aurais peu de succès auprès de la-beauté Et qu'on me trouverait froid pour la volupté. Monsieur Thiers me fait peur. Certe, il n'est pas farouche— Je ne le crois pas homme à tuer une mouche ; Mais son Barthélémy n'est qu'un sbire, au cerveau Fécond, et Cocliery passe pour un bravo. Tous les grands hommes ont ce cortège sinistre, Laubardemont servait le cardinal-ministre. . Comme Richelieu, Thiers a ses -Laubardemont — Moi, j'avais bien Dréolle, — il peut avoir Simon. Craignons to,ut. (Il écoute.) Hein? du bruit!— Rien.— La nuit est bien noire. (Furetant partout d'un air inquiet.) L'huis est clos au verrou. — Personne dans l'armoire, Rien sous la table ; rien sous le lit. Le buffet Vide... Table de nuit, ouvre-toi, — c'est parfait! Ah ! c'est un dur métier que celui de grand homme. C'est beau le dévouement, mais cela vous assomme. Tiens! j'ai faim. (Il va à une table.) J'aperçois un bol sur un grand plat. Mon fidèle valet m'a fait mon chocolat. (Il remue avec une cuiller.) Hum ! il est bien pâteux. Ce sucre a l'air malade. Que cachent ce liquide et cette cassonnade? Cochery, m'a-t-on dit^ longtemps étudia... Aurait-il retrouvé le poison des Borgia ? — Je ne le boirai pas. Non. — De ma main hautaine Je puiserai de l'eau, moi-même, à la fontaine. (Il sort et rentre peu après.) Voilà... dans le jardin une poule pondait, Et sans cesser de pondre elle me regardait Avec des yeux charmants. — Sans regret équivoque Je lui chippai ses œufs pour les mettre à la coque... . (Il commence à manger.) Borgia, je te défie!... .. Hum ! ça sent le brûlé. On aura découvert ce logis isolé.......