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Le Figaro, 14 juillet 1891

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Le Figaro
14 juillet 1891


Extrait du journal

L'Académie française ne sera pas seule à se réjouir de la haute distinction accordée à son secrétaire perpétuel, M. Camille DoUcet, promu au grade de grandofficier de la Légion d'honneur. La chose fera plaisir à infiniment de gens de lettres qui, soit à propos d'affaires académiques, soit à propos d'affaires de théâtre, ont été en rapport avec le très aimable grand-officier et ont appris à l'aimer. Je sais bien, par contre, que les « farouches » ne seront pas contents, ce qui fait d'ailleurs partie de leur métier de « farouches ». Il y a, dans le monde littéraire, et pas toujours dans les brasseries trop pittoresques, des hommes, de très bonne foi souvent,uniquementpréocçupés d'être « dans le train », quand bien même le train serait visiblement destiné à dérailler. Ils détestent et moquent toutes les traditions, alors qu'il devrait suffire de les renouveler, le progrès, en toute chose, étant urr escalier où l'on se casse le cou si, pour gravir une marche, on ne s'appuie pas sur la marche précédente. La Légion d'honneur, l'Académie - encore qu'on ait connu des « farouches » décorés et académiciens, quand ils ont pu - sont en particulier l'objet de leurs sarcasmes faciles. Ceci fait partie du snobisme artiste, un snobisme comme celui des bourgeois et dont on commence enfin à , voir aussi le ridicule. Or, M. Camille Doucet, c'est l'Académie même, avec cette circonstance aggravante d'y avoir, au temps des luttes anciennes, repré- ! senté, avec Ponsard, 1' « école du bon sens ». Je gage qu'on va citer, pour rire unbrin, tel vers de la Considération,qui n'est pas un vers lyrique, je le reconnais, mais qui n'est pas, non plus, un vers barbare, obscur et prétentieux, ce qui a son prix.....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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