PRÉCÉDENT

Le Figaro, 14 octobre 1928

SUIVANT

URL invalide

Le Figaro
14 octobre 1928


Extrait du journal

Sur la route de Biarritz à Paris, le Lot-etGaronne allonge ses paisibles lignes droites. Le paysage, à la- sortie des Landes, change à chaque instant, et de fines lignes de peupliefs ont remplacé les pins maritimes. Soudain, un virage se présente. Et derrière le virage assez sec, trois voitures arrêtées les unes contre les autres. Diable ! Encore un accident... Les mauvais chauffeurs, si nombreux à notre époque, nous ont habitués à ce triste spectacle: deux voitures entrées Tune dans l'autre, et la troisième qui appoite des consolations, sinon des secours, parmi l'horreur du sang qui coule et les petits cris... Un pied rapide a trouvé le frein. Allons ! que s'est-il passé ? C'est un devoir que de s'arrêter en pareil cas. 11 ne s'est rien passé du tout. Devant la troisième voiture, de jolies de moiselles sont arrêtées, fort gracieuses, fort élégantes, dont l'une même est tout à fait belle. La voiture porte un numéro parisien. Ces demoiselles sont en train de se repoudrer. Ne les dérangeons pas. La seconde voiture est aussi le théâtre d'une scène reposante : un monsieur qui lit son journal, une dame qui rajuste un soulier, mie autre dame qui se peigne avec ardeur. Passons, ! Et la troisième voiture porte un chauffeur. Sur le siège, line femme, sa « légitime » sans doute, ornée d'un bébé endormi. Derrière eux — voici qui explique le mystère ! — un nom prestigieux sur la caisse, le nom illustre d'uné des trois plus célèbres modistes de Paris, un de - ces mots qu'on prononce aussi volontiers à Stockholm qu'à Buenos-Ayres.- ; j « Reprenons ! Reprenons ! », comme on dit j au théâtre. Le pied sur l'accélérateur, et hop ! ; les huit cylindres frémissent de 'nouveau ! j Ce n'était pas w:e catastrophe ! C'était un petit campement. C'était tout le personnel — man nequins, chauffeur, première, vendeuses, —'' d'une de nos grandes maisons (Paris-Nicc-Deauville-London-New-Vork, etc., etc.) qui rentrait gentiment par la route, et que nous avons surpris en pleins champs, non à faire des vers, comme chez Daudet, mais à brouter des mar guerites. Hervé Lauwick....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

En savoir plus
Données de classification
  • junka
  • poincaré
  • edmond about
  • a. capus
  • romanov
  • etranger
  • g. calmette
  • villemessant
  • basset
  • jouvin
  • rome
  • france
  • allemagne
  • europe
  • paris
  • moscou
  • russie
  • vatican
  • saverne
  • biarritz
  • union
  • académie française
  • comité central
  • allema