Extrait du journal

On objectera sans doute que la voie détournée de Locarno est la seule par où la Grande-Bretagne puisse venir au secours de la France, en cas d'agression nouvelle, sans soulever les protestations de ses peuples, fatigués de la longue guerre soutenue à nos côtés. A nos yeux, ces arguties ne sont que des mots qui ne valent pas un pacte ou traité en bonne et due forme. Un éminent diplomate anglais l'a dit: % Entre peuples, il n'y a pas de sympa thies ; il n'y a que des intérêts. » Si les intérêts de l'Angleterre lui commandent de se placer aux côtés de la France en cas de nouvelle agression, elle le fera ; si elle: n'éprouve aucune crainte pour la sécurité de ses côtes et de son terri toire, elle ne; le fera pas. ' 'L'Angleterre tient les grandes nations latines séparées les unes des autres pour contrôler leur politique et l'utiliser au mieux de ses desseins.; sa diplomatie déploie en ce moment une. certaine ac tivité en Espagne ; après avoir été l'in termédiaire *entre "la France et l'Allëmagne, elle impose ses bons offices entre Madrid et Paris comme elle les impose entre Paris et Rome. Une grande partie de nos maux viennent de là. Cette si tuation paradoxale est l'effet direct de notre carence gouvernementale. C'est parce que nous n'avons pu réa liser l'union latine que nous nous trou vons sans force pour discuter avec une Allemagne soi-disant affaiblie. C'est parce que l'Angleterre a fait obstacle à i'union latine que nous sommes réduits,...