Extrait du journal

LE PATRIOTISME FACILE Oy Comme la matière à discussions politiques fait quelque peu défaut pendant les vacances du Parlement, un certain nombre de nos confrères ne sont pas fâchés de disserter sur l'attitude qu'ils nous prêtent à l'égard de l'empe reur d'Allemagne. Naturellement, leur argumentation ne brille pas par une ab solue sincérité. Les moins violents nous accusent d'avoir « invité » Guillaume II à venir à Paris, et de lui avoir donné l'assurance que la police userait des.pires rigueurs pour forcer le respect, et même l'admiration sur son passage. Nos lecteurs savent que nous n'avons rien écrit de pareil ; ce démenti pourrait nous suffire, mais il ne nous déplaît pas de souligner et de défendre la pensée que nous avons réellement émise. Nous avons dit exactement que si, en 1900, la France et l'Allemagne étant encore en paix comme elles le sont aujourd'hui, il prenait fantaisie à Guillaume II de visiter « officiellement » l'Exposition, comme feront sans doute d'autres souverains, la France serait contrainte de lui assurer la protection qu'elle doit à ses hôtes, et qui consiste aies soustraire à l'outrage des « fous » ou des « malotrus ». Où voit-on, en ceci, une invitation que. nous n'avions aucune...