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Le Figaro, 17 février 1838

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Le Figaro
17 février 1838


Extrait du journal

n'ont pas été renouvelées depuis que Mc Dupin a, pour la première fois, été élevé à la présidence de la chambre des députés. À dix heures, le prince royal est arrivé ; — sa tournure, qui n'est pas sans quelque élégance, lui donnait un air à la fois étrange et étranger au mi lieu des plus laids avocats qu'il soit possible d'ima giner. Les femmes étaient ces mêmes grosses femmes rouges à moustaches que nous avons déjà signalées au bal de l'année passée : — de véritables bellesmères de province ; seulement elles ont considéra blement engraissé depuis l'an dernier : — il y en avait quatre banquettes. Il y en avait une surmon tée d'un turban d'acier, de gaze et d'or, —entière ment semblable à un casque des héros de mélodra me. — Quelques unes étaient ornées de perles dorées dont il ne restait plus que le verre.—Quel ques jolies femmes, à cause de la rareté, passaient à l'état de phénomènes. Mme Dupin,—fort bien mise et toute gracieuse, semblait une compensation des grâces agréables de son illustre époux.— Il avait des souliers et les bas noirs plissés que nous avons livrés à la publi cité. — Il avançait le pied et prenait des attitudes qui ont singulièrement diverti quelques invités. U n moment le bruit s'est répandu qu'un monsieur s'était introduit dans cet oasis au moyen d'un faux billet,—avec un faux timbre particulier, —et faux numéro d'ordre. — On n'avait reconnu la fausseté du billet qu'à la teinte rose un peu plus pâle. — C'est alors que Me Dupin, passant successivement par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel,—a regretté amèrement de n'avoir pas ajouté :—La loi punit de mort le contrefacteur. Parmi les avocassiers qui embellissaient la fête de leur présence, — Me Piaulard de Villeneuve.— Il avait une sorte de tête verdâtre du meilleur ef fet.—Il prenait beaucoup de café glacé servi dans des tasses sans soucoupes, à moitié renversées sur des plateaux ruisselans. L'endroit où était situé le buffet permanent était encombré d'avocats qui mangeaient et buvaient — avec tant d'empressement et de confusion, qu'ils je taient tout par terre, et que l'on ne savait aux en virons où poser les pieds, tant il y avait par terre-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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Données de classification
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