Extrait du journal

— Suite — Le sort donna là première place au Lacédémonien ; il chanta du Tyrtée. Il est beau de tomber en brave aux premiers rangs de la ba taille et de mourir pour sa patrie. Le sort le plus triste est d'aban donner sa ville, ses fertiles domaines et d'errer mendiaot par le monde avec une mère chérie, un vieux père, de petits enfants et une épouse légitime. Le fugitif est odieux à celui dont il implore la pitié, pressé par le besoin et la hideuse misère. 11 déshonore sa race, il dégrade sa beauté; à sa suite marchent toutes les hontes et tous les vices. Non, cet homme ainsi errant, nul éclat ne luit sur sa personne; nul respect ne fleurit sur son nom ! Combattons avec courage pour cette terre et mourons pour nos enfants : combattons de pied ferme, serrés les uns contre les au tres, les jambes écartées, les deux pieds bien posés sur la terre ; que les dents mordent la lèvre; que le ventre du vaste bouclier protège en bas les cuisses et les jambes, et en haut la poitrine et les épaules. Brandissons dans la main droite la lance terrible; je tons l'épouvante en agitant l'aigrette qui surmonte notre tête. «—Fi ! le rustre ! qui chante dans un festin de vieilles et hor ribles chansons de guerre 1 » -• Ce Lacédémonien n'a pas le vin joyeux....