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Le Figaro, 18 janvier 1907

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Le Figaro
18 janvier 1907


Extrait du journal

Le scandale téléphonique (suite). En voici un nouveau, assez joli. Un de nos lecteurs a l'habitude de communiquer quotidiennement, à une heure qui est toujours la même, avec son bureau de Londres. Un jour, après avoir attendu en vain l'appel, il s'adresseau bureau. , — Mais, on vous a sonné tout à l'heure ! lui répond une voix bourrue. L'abonné proteste ; il avait trois té moins, mais il paraît que pour la justice administrative, les témoins ne comptent point. C'est ce que leur fit connaître, un peu durement, cette espèce de juge de paix téléphonique qu'on appelle un surveillant général, lequel affirma que son subal terne avait réellement sonné-,— sur la simple déclaration de celui-ci,sans doute. J'eus beau protester de nouveau, affirmer que j'avais avec moi trois personnes dont les oreilles ne sont pas plombées, il ne voulut rien entendre. Il me donna seulement une explication possible pour lui : « mon appareil ne fonctionnait probablement pas au mo ment de l'appel «.Comme je lui objectais qu'il était inadmissible qu'il se fût remis â marcher seulement à l'instant où j'avais sonné, il coupa la communication, pour toute réponse, et alla probablement retrouver ses beaux rêves ou son roman. 1 Conclusion : L'abonné demande luimême la communication qu'il était censé avoir refusée : ci, 30 francs, à raison de 10 francs par trois minutes. Mais il écri vit au ministèrejpour se plaindre. Après deux semaines d'attente, il fut averti qu'on procédait à une enquête. Une se conde quinzaine suffit à lui faire connaî tre qu'il avait tort et que l'employé avait vraiment sonné. Jugement sans appel, mais non sans fantaisie. O^qo-O-— —Nous sommes heureux d'apprendre que les dépêches de'Nice qui relataient hier l'accident d'automobile dont a été victime Mme la princesse Lubomirska en ont très exagéré les conséquences et que la vie de la princesse n'est pas en danger. Elle en a été quitte pour une fracture du coude, droit qui nécessitera cinq ou six semaines de soins et de repos. Mais le moral n'a pas été atteint et la-famille est entièrement rassurée. C'est mardi à la fin de l'après-midi que l'accident arriva entre A'ntibes et Cannes. La princesse rentrait à Nice, seule dans son auto. La route était libre et l'on ne s'explique pas comment la voiture fut tout,à coup précipitée dans un ravin très profond. Le chauffeur tomba sur la tête sans se faire aucun mal ; il put se relever et dégager la princesse des débris de l'auto qui a été .mise en miettes. C'est miracle, on le voit, que la princesse n'ait pas été tuée sur le coup. Le hasard conduisit en ce moment sur le théâtre de l'accident des officiers qui eux,aussi.ren traient à Nice et qui purent l'y ramener....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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