Extrait du journal

k Pourquoi faut-il que, songeant à lui maintenant, nous ayons à dégager de. l'horreur du cri me son cher sou venir,-à dégager de notre colère notre tendresse? Nous qui avons' entendu le bruit des coups- de feu et qui l'avons vu, lui, blessé mortellement,. puis. mort, - et qui -?'avons vu, auprès de lui encore, la criminelle si étrangement câlme,- nous éprouvons le crues sentiment d'être séparés de lui par lés plus récoltantes images- Nous devons nous efforcer difficilement pour écarter l'ignominie, pour retourner à lui et le retrouver tel qu'il était voici quelques heures, tel qu'il était, lui notre maître et notre ami. ' Si parfaitement énergique et si parfaitement'doux!... Sa maîtrise, il suffit qu'on ait approché Gaston Calmette pour la connaître. Il avait un prestige. Il imposait sa volonté, sans violence aucune, et par le seul fait de sa volonté. C'est qu'on désirait de lui plaire et c'est qu'on le savait plus finement réfléchi que personne; surtout, c'èst qu'il avait le don presque'mystérieux de la persuasion. Il était un chef; il l'était de caractère et de nature. Nous lui.obéissions et, pour ainsi dire, sans nous en apercevoir. Plutôt, il créait en nous des spontanéités pareilles aux .résolutions qu'il avait prises. Et ainsi, nous avons plus de douze ans travaillé avec.lui dans une communion qui était notre : fierté, notre, joie et qui est au jeurd'hui notre regret à nous tirer des yeux les larmes....