Extrait du journal

Avides d'air et de lumière, impatientes de germer, grandir et fleurir, certaines races, ainsi que certaines plantes tardivement écloses, se hâtent et s'efforcent de regagner le temps perdu1. Celles-ci, secouant le long sommeil de l'hiver, la paresseuse somnolence du printemps, fiévreusement étalent leur frêle feuillage e aux vivifiants rayons que leur dispute une végétation vigoureuse et touffue; celles-là, tard venues, sorties à peine de la barbarie, réveillées de leur torpeur par le sifflement strident de la locomotive qui fuit, du bateau à vapeur qui passe, aspirent à vivre, agir et penser. La civilisation les appelle; elles vont à elle, séduites par ses merveilles, promptes à l'accueillir, emportées par un souffle de progrès qui gonfle leur poitrine, par un rêve d'avenir qui charme leur imagination....