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Le Figaro, 18 octobre 1866

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Le Figaro
18 octobre 1866


Extrait du journal

assez cher le fastueux plaisir qu'il y vient chercher, en veut avoir pour son argent. L'insupportable monotonie du sujet û'Alceste fait de sa représentation une fatigue dont ne triomphent que ceux des spectateurs qui mettent leur idéal assez haut et ont des con naissances spéciales assez fortes pour chercher et goûter 'le génie d'un grand artiste en remontant le courant de plu sieurs révolutions musicales. Assurément les beautés de ta seconde partie du premier acte d'Alceste sont des beautés éternelles ; quels que soient les changements à venir dans le goût essentiellement variable du public, dans les procédés sans cesse renouvelés de l'art, les pages dramatiques de cette fin d'acte sont du petit nombre de celles qui ne vieillissent point. Il ne s'agit plus ici de discuter sur des préférences d'école, d'accepter ou de rejeter les théories développées par Gluck dans ses dédicaces célèbres siir la musique dra matique opposée et préférée à celle qui ne l'est point : prenez un spectateur sensible à la musique, quel qu'il soit, d'où qu'il vienne, artisan ou artiste, homme de loisir ou homme du peuple, et sans lui dire sans ironie le mot du chan sonnier : « C'est du Gluck, je t'avertis, il faut que tu jouisses, » faites assister ce spectateur de bonne volonté à l'exécution de la marche religieuse, de la prière du grand prêtre répétée par le chœur, de la scène d'un grandiose ter rible où le ministre d'Apollon interroge le Dieu, des deux airs d'Alceste liés l'un à l'autre, je réponds que toutes ces grandes voix trouveront un écho dans son cœur et parle ront à son imagination et à son émotion une langue qu'elles entendront et qu'elles sauront admirer. Mais ces impérissables beautés du premier acte de l'Alceste ne seraient-elles point — pour employer une image que M.Berlioz applique ailleurs — «des péristyles superbes...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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