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Le Figaro, 19 octobre 1836

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Le Figaro
19 octobre 1836


Extrait du journal

RÉOUVERTURE DE LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE. La bibliothèque royale a rouvert ses portes au public; nous ne pouvons pas dire qu'elle en ait fait autant de ses livres ; chacun sait que c'est la chose du monde la plus difficile que de trouver là ceux dont on a besoin. Mais qui serait assez provincial pour aller à la bibliothèque dans l'intention ae lire? Cet établissement ne s'ouvre, en effet, quatre ou cinq heures dans la journée et neuf à dix mois dans l'année, que pour servir de promenade aux étrangers, aux bourgeois du Marais et aux tourlourous, qui viennent contempler les deux sphères monstres, un système planétaire à ressort, qui pourrait marcher, mais qu'on n'a pas remonté depuis sa création; la statue de Voltaire, dont on admire en général les souliers carrés; les Pyramides du Nil, travail de patience exécuté en car ton et saupoudré de grès, et enfin le Parnasse français de Titon du Tillet, magni Ique joujou qui fait l'envie de bien desenfans au dessous de 7 ans. Il y a aussi quelques flâneurs ignoransqui entrent dans le cabinet des médail les avec bonhomie, et n'en trouvent plus que la place ; mais on leur répond qu'elles ont servi à récompenser les sociétés utiles, les découvertes, les vertus domestiques, les philanthropes et|les industriels les plus distingués ; ils comprennent alors qu'il ne doit plus en rester guère, et se retirent satisfaits. L'établissement vient donc de rouvrir, à la satisfaction de celte estimable classe de citoyens chez qui l'aspect des livres n'éveille jamais d'autre idée que de se poser celte question : «Si un homme dans loute'sa vie pourrait lire toiit ce qui est là.» Le personnel des bibliothécaires n'est pas augmenté; ce sont les mêmes cinq à six vieillards éclopés, ou adolescens fort laids, qui servent à ne pas vous donner les livres que vous demandez ; ce sont les mêmes promenades dans des lieux ignorés, dont ils ressortent long-temps après, avec l'une de ces quatre réponses, que le livre dont vous avez besoin est prêté, perdu, à la reliure, ou n'est pas encore classé. Généralement on laisse plus vo ler de livres qu'on n'en laisse lire, :...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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Données de classification
  • voltaire
  • monsel
  • chollet
  • noblet
  • desmousseaui
  • titon du tillet
  • brohan
  • després
  • adolphe
  • leménil
  • saint-martin
  • raucourt
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  • marais
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