Extrait du journal

Seuls probablement, nous parlerons du procès auquel donne lieu l'attentat présumé d'Huber contre la vie du roi. Nous ne ferons rien ressortir de ce qui peut établir le crime ou l'innocence des accusés, — quoique ce doive être, selon nous, le devoir des journaux qui se prétendent sérieux , parce que leurs folies sont moins spirituelles et plus ennuyeuses que celles des autres. Nous commencerons par parler du président qui dirige les débats. — Nous ne pensons pas qu'il ait, ainsi qu'il lui arrive souvent de le faire, raison de discuter avec les accusés sur les principes moraux et sociaux, ni qu'il doive se laisser entraîner à don ner des marques d'impatience. Il lui arrive parfois de réfuter les avocats; c'est un soin qu'il devrait laisser au ministère public, — et que d'ailleurs il ne remplit pas d'une manière assez complète et assez satisfaisante, — puisqu'il juge devoir le remplir. Pour les avocats, — ils sont à peu près tous dans les ridicules idées dont nous avons parlé hier, et ils semblent ne demander jamais de plus heureux résultat que d'entendre dire : L'accusé mourra , mais la plaidoirie était hardie. — L'accusé mour ra, mais l'avocat a dit son fait à M. Franck-Carré. — L'accusé mourra, mais l'avocat est indépendant. Un des jeunes avocats dont nous parlons a fait mieux; il s'est amusé à discuter le rang que devait occuper l'assassinat dans l'ordre des crimes ; il a fait des distinctions entre l'assassinat politique et l'assassinat civil; il â confondu la défense du crime...