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Le Figaro, 23 février 1935

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Le Figaro
23 février 1935


Extrait du journal

La ratification indispensable des accords de Naples (concernant la Sarre) n'a point été sans produire à quelques auditeurs une im pression pénible. Cet enregistrement des décisions de nos diplomates, si méritées que fussent les félicitations qui ne leur ont pas été ménagées, c'était la régularisation d'un départ. Résultat d'un plébiscite ? c'est entendu. Mais ce plébiscite nous est une diminution matérielle et morale. Et cette pensée en d'autre temps aurait animé le dé bat de plus véhéments regrets. Est-ce une consolation de penser que « la Société des nations a joué dans ce règlement un rôle bienfaisant ? » Sans doute : pour notre quiétude (et pour l'avenir d'une force internationale), mieux valut que nos troupes fussent absentes de la Sarre en janvier der nier. Mais il fût un temps où, seules, elles ont dans la Ruhr maintenu l'ordre. Peut-être est-il louable d'avoir consenti a la paix, une fois de plus, un sacrifice im portant, et d'avoir accepté une indemnité de 900 millions pour le rachat des mines. Mais on a rappelé en séance qu'au lendemain du traité de paix, lorsque l'Allemagne les éva luait, elle fixait à trois milliards ce qu'elle . nous paye (?) quatre fois moins, à présent. Sans doute, il est juste de rendre hommage au Comité des trois pour l'œuvre accomplie-; mais on a eu raison de ne pas oublier hier « les Français qui pendant quinze ans ont travaillé dans la Sarre ». — Travaillé pour le roi de Prusse ! a crié un interrupteur, traduisant le sentiment de beaucoup de ceux qui l'entouraient. ...On ne pouvait mieux faire! déclare-t-on. C'est bien ce qu'on déplore. La résignation optimiste ne change rien au résultat. Cette ratification, qui allait de soi, avait été insérée dans là séance en un sandwich d'interpellations ; il Vagissait de congédie ments à des militants du front commun, ou vriers des arsenaux : les orateurs voyaient là des atteintes à la liberté du travail, à la li berté d'opinion, à la liberté syndicale... Le général Maurin a répondu qu'il ne pouvait admettre sans crime contre la patrie la pro pagande révolutionnaire dans les établisse ments de la guerre. 336 voix ont approuvé cette1 parole de bon sens ; mais il s'est trouvé 220. députés pour ne pas partager cette maitfère de voir... Il semblait que le débat sur la Sarre par l'évocation de l'Allemagne et de sa discipline eût du inspirer d'autres senti ments et d'autres votes. Henri yonoven. • ; (Voir le débat en quatrième page.)...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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