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Le Figaro, 24 février 1871

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Le Figaro
24 février 1871


Extrait du journal

des Dames blanches, n'étant pas armée, pouvait être prise par i'ennemi, qui, s'y installant, aurait pu détruire Châteaudun en une heure. M. de Lipowski y envoya une centaine de ses meilleurs francs ti reurs, commandés par le lieutenant Henri Chabrillat, notre ami et collaborateur du Figaro, avec mission de tenir jusqu'à la mort. La fusillade commença aussitôt sur tous les points. Par les routes d'Orléans et de Chartres, on voyait s'avancer les fortes colonnes d'infanterie bavaroise, formant la réserve. Les Allemands s'embusquaient derrière tous lès buissons, s'installaient dans tou tes les maisons isolées situées en dehors des lignes, à cent mètres ou même à moins, et de là tiraient sur nos soldats, chacun visant, chei-chant son homme, avec une rage égale des deux côtés. A une heure, l'artillerie, installée à Jallans, attaqua la gare du chemin de fer qui formait un poste avancé. On l'évacua aussitôt, pour se renfermer davantage dans les lignes. A une heure un quart, un obus tomba sur 1 hôtel de ville. Ce fut comme un signal du bombardement gé néral. Jusqu'à sept heures du soir, la pluie d'obus ne cessa pas. Plus de trois cents maisons furent atteintes, et douze furent incendiées par les matières inflammables contenues dans un certain nombre de projectiles. Les artilleurs ennemis avaient pris pour point de mire l'énorme clocher en pierre de Saint-Valérien, espérant, comme ils l'ont reconnu plus tard, le faire crouler et écraser beaucoup de monde sous ses décombres. Le commandant de Lipowski était par tout. Il allait de barricade en barricade, de maison en maison, encourageant ses hommes, leur distribuant de ces bonnes paroles qui donnent du cœur au ventre aux pius timorés. A chaque instant les colonnes allemandes qui occupaient les routes se repliaient, décimées, puis re venaient à la charge. Cela dura jusqu'à sept heures. A ce mo ment on entendit un bruyant hourrah ! suivi de cris de terreur, et le bombarde ment cessa subitement....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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