Extrait du journal

mante âgée de dix-huit ans ; cette jeune fille est adorée par M. Georges, un jeune avocatdont le talent a déjà été remarqué. ^Dernièrement l'avocat demanda la ""ïnainde là jeune fille. Refus du père — a Ma fille, répondit-il, n'a pas de dot, vous n'avez pas le sou, —je ne la ma ri erai qu'à un homme ri#he ! Désolation de l'avocat. Mais il est un dieu pour les amoureux. M. Georges apprend par un notaire de ses amis que M. Martrn est l'héritier d'un opulent banquier récemment décédé en Italie. Il y n'a qu'un procès à gagner pour que M. Martin entre en possession. Bien vite M. Georges prévient M. Mar tin. Il est accueilli avec joie. La procé dure s'engage. Au cours au procès, M. Georges ap prend que celui qu'il considérait comme son futur beau-pere a dit dans un salon: —- œ Si je gagne ce procès-là, je marie ma fille au fils de X..., un des plus riches manufacturiers du pays. — Vous n'avez qu'une chose à faire, écrit la jeune fille au jeune avocat, per dez le procès et il ne sera plus question du jeune manufacturier ! Chose dite, chose faite, le procès est perdu. Sûr de voir sa fiancée ne plus pouvoir lui échapper, l'avocat retourne chez M. Martrn pour lui demander sa main. — Jamais, répond M. Martin, je ne donnerai ma fille à un avocat qui perd une aussi bonne cause ! Et en disant cela il montra la porte au pauvre M. Georges. M. Martin appela du jugement. Rempli de remords, M. Georges vint le trouver. — Pardonnez-moi d'avoir si mal dé fendu votre cause ; mon amour est cause de ma trahison. Voici un nouveau plai doyer, rempli de bonnes raisons que j'au rais dû donner. Portez-le à votre nouvel avocat et votre procès est gagné. — Ah ! merci, jeune homme ! — Pourrai-je revenir? ■— Sans doute ! Et bien vite., M. Martin courut chez son avocat. Le procès est définitivement gagné. M. Georges revient redemander la main de la jeune fille. — Monsieur, lui dit gravement M. Martin, vous avez été malhonnête en perdant la première cause, stupide en fournissant de bons arguments à un con frère dans la seconde, ma fille est riche, elle ne sera jamais qu'à un homme riche. J'ai bien l'honneur de vous saluer! L'affaire en est là. Nous tiendrons nos lecteurs au courant des péripéties qui pourraient survenir, mais il y a certes dans cette aventure l'étoffe d'un vaude ville ou d'un petit roman....