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Le Figaro, 26 juillet 1913

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Le Figaro
26 juillet 1913


Extrait du journal

Il pleut... La grande église est froide, vide et grise. Nul rayon ne ressuscite la couleur des vitraux, aussi totalement éteints que s'ils dormaient sous des paupières closes. Il est six heures. Mais, à pleine abrité sous la haute voûte de pierre, on se sent, hors du temps, hors du nombre ; le ruissellement de la pluie ne se perçoit plus. La nef est déserte ; seul le crépuscule y prie'; le crépuscule, ou l'aube, ou je ne sais quelle pâleur de limbes, qui . erre ou s'agenouille entre l^s piliers. Un froid secret vous pénètre ei je ne sais quelle désolation sacrée. Il semble qu'on ait atteint un grand rocher solitaire, du haut duquel on ne parvient presque plus à voir tout ce qui, en bas, écume et déferle. Silence, solitude, majesté des grandes lignes austères, sévère émotion, vous nous préparez peu à pou au grave et ardent plaisir de la musique proche....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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