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Le Figaro, 27 avril 1937

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Le Figaro
27 avril 1937


Extrait du journal

LE GOUVERNEMENT DÉCIDE D'ÉCARTER PROVISOIREMENT : l'emprunt pour les grands travaux; le fond national de chômage ; la retraite pour les vieux travailleurs Ralliant Vunanimité de ses collègues, M. Léon Blum a souligné de nouveau la nécessité de la a pause » Cette politique d'attente sera-l-elle comprise des masses? Nous écrivions, hier, que le gouvernement de Front populaire devait choisir entre les exigences démagogiques du ministère des masses et les possibilités financières. Après trois heures de délibération, on apprenait que le Conseil de cabinet s'était décidé, à l'unanimité, pour une politique de^sagesse. ' ' En quittant l'Hôtel Matignon, après la réunion,' M. Vincent Auriol, apercevant un groupe de journalistes, s'écria : « Non, messieurs, le mi nistre des finances n'est pas démissionnaire, comme on en a fait courir le bruit et même comme on l'a écrit ! » Cette apostrophe de notre grand argentier dépeint assez fidèlement l'atmosphère de ce Conseil de cabinet, qui s'ouvrit quelques heures après l'une des plus mauvaises Bourses qu'on ait connues depuis longtemps... Il est superflu, croyons-nous, de souligner que cette délibération fut dominée par le problème financier, lequel commandait le problème po litique. M. Vincent Auriol fit un exposé détaillé de la situation de la Tréso rerie et indiqua les déclarations qu'il se proposait de faire aux commis sions des finances du Sénat et de la Chambre. Pour répondre à certaines rumeurs, M. Vincent Auriol entend « fournir toutes les explications utiles sur l'état réel de nos finances ». Le Conseil l'approuva sans réticence. On aborda ensuite la question politique. Dans un silence impression nant, M. Blum prit la parole. Quelle attitude allait prendre le chef .du gouvernement ? Insisterait-il auprès de ses ministres radicaux pour faire adopter le principe d'un emprunt forcé de dix milliards, destiné au finan cement d'un plan de grands travaux contre le chômage, réclamé par la C. G. T. et les communistes ? Edouard de Vorney. (Suite en troisième page, colonnes 1 et 2)...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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