Extrait du journal

Lorsqu'il m'arrive de traverser les Tuileries ou d'errer sous les galeries du Palais-Royal, je ne reconnais plus ces jardins qui furent le « théâtre » de mes jeux en les années qui précédèrent celles où je, devins un collégien pour qui « la cour de récréation » remplaça les quinconces du Palais-Royal et les beaux ombrages des Tuileries. Ce n'est pas que l?aspect des lieux ait beaucoup changé, mais leur espace me paraît singulièrement rapetissé, qui me sem blait jadis « immense ». Les Tuileries surtout contenaient pour moi des coins inexplorés et des lointains mys térieux. On allait rarement jusqu'au « grahd bassin », et la « Terrasse du bord de l'eau » ne voyait qu'exception nellement nos ébats. Nous les prenions d'Ordinaire' dans l'allée de Diane et sur tout autour du « petit bassin » où nageait alors un couple de cygnes qui étaient de redoutables rivaux des légers bateaux que nous lancions sur l'eau et dont-la flottille errante causait à ses jeunes « armateurs » des émotions variées, car il s'y produisait souvent des abordages et même des naufrages, et il Arrivait parfois que la mauvaise hu"nieùr des cygnes endommageât l'une ou l'autre de ses « unités ». i Que d'heures -j'ai passées là, à voir .voguer mon sloop ou ma goélette et quelles envies de posséder tel ou tel modèle du constructeur à la mode ! Ce brave homme s'appelait Thomas. On le rencontrait mettant à l'eau quelque commande attendue impatiemment par ses jeunes clients. M. Thomas, ancien...