Extrait du journal

Tandis que, dehors, c'est la nuit et déjà l'hiver, le contemplateur admire le feu. Gom me Pomone chargée de fruits, la flamme porte dans son sein toutes les images. Elle nous rend tour à tour les fleurs que nous regrettons, les grappes que septembre suspendait sur nos têtes et jusqu'à la violente, splendeur des pampres. On peut tout retrouver en elle. Pareille à ces danseuses,qui font les gestes de tous les travaux, elle semble se rappeler toutes les choses de, l'univers, et les mimer l'une après l'autre. Rien n'est plus glorieux que le feu. C'est la robe suprême de la vie, son vêtement le plus magnifique et le plus transparent, c'est son dernier voile. Pourtant, au bout de quelques instants, ce que voit le spectateur de tous ces prestiges, ce n'est plus le pullulement des étincelles, ni l'ondulation des flammes bifldes il revoit son propre passé et à ce petit bruit sibyllin du feu, qui resseriible au murmure d'une incantation magique, il s'est enfoncé dans sa mémoire....