Extrait du journal

surprise, l'hésitation d'Henry. Elle re prit: — Comprenez-vous que j'ai besoin de ;paix autour de moi et en moi ; que toutes les secousses et les émotions qui m'at teindraient seraient dangereuses pour lui, mortelles peut-être? Il baissait la tête, sans répondre. » -r-Dieu, dit-elle, ne le voulait pas. C'est pour cela qu'il m'a rendue mère. Insensiblement, la faiblesse qui se dé robait sous les terribles colères d'Henry prenait le dessus. Sa violence était en déroute, sans rien où se prendre. Il murmura enfin : — C'est bien, je ne vous verrai plus. Je vais partir... — Oui, dit-elle un peu attendrie, éloi gnez-vous quelque temps. Ma pensée sera avec vous et je vous garderai, à votre retour, la sûreté inaltérable de mon amitié. Elle reprit, affectueuse : — Où irez-Yous ? Il eut un geste vague, vers l'inconnu. — Adieu donc 1 dit-il d'une voix sourde. — Oui, corrigea-t-elle, à Dieu 1 Comme, de la fenêtre, elle le regardait s'éloigner sur la route, M. de Lormel entra. Joyeuse, émue encore, elle se tourna de son côté : — Henry va _ voyager. C'est le salut pour lui ! Ses idées noires se dissipe ront. — Sans doute, dit-il; et quand il aura connu la vie, il saura que, de toutes les joies en dehors de la^famille, les plus douces et les plus 'pures demeurent des amours qui auraient pu être et qui n'ont pas été. — Quoi 1 s'écria-t-elle ; vous saviez donc? — Oui, dit-il en la baisant au front ; je savais I Jean Reibrach....