Extrait du journal

On avait prétendu que M. Jules Ferry comptait demander à la Chambre des dé putés que l’exemption du service militaire en faveur des séminaristes fût maintenue dans la loi. Ces dispositions de M. le pré sident du conseil nous avaient paru vrai semblables. M. Jules Ferry sait en effet que, sur ce point particulier, la Cour de Rome est résolue à ne pas transiger, et qu’il pourrait naître de là un très grave conllit. Cependant le gouvernement n’est pas intervenu dans la discussion de sa medi, il a laissé M. Paul Bert triompher sans y mettre le moindre obstacle. M. Jules Ferry se réserve-t-il pour la seconde lecture ? Hier, un officieux interroge à cet égard a lestement répondu : « Avec le temps que prendront à la Chambre les deux délibé rations du projet de loi, avec le temps qui sera nécessaire au Sénat pour défaire tout ce que la Chambre aura mal fait, ou peut compter que la loi militaire ne sera pas votée avant dix-huit mois. Le gouverne ment n’a pas besoin de se hâter pour dire son avis. » C’est là, il faut le reconnaître, une belle théorie de gouvernement. Il y a trois ans et plus que la Chambre des dé putés et ses commissions pataugent — le mot n’est pas de trop — dans la loi mili taire, et M. Jules Ferry, comptant qu’il y en a encore pour dix-huit mois, s’en remet au temps pour le tirer d’embarras....