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Le Français moderne, 1 octobre 1937

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Le Français moderne
1 octobre 1937


Extrait du journal

On oppose volontiers, — parallèle classique — la richesse de la composition et la pauvreté de la dérivation dans les langues germaniques à l’indigence de la composition et à l’abondance de la dérivation dans les langues romanes. Si le premier ix)mt ne peut guère être contesté, l’aphorisme relatif à la dérivation doit être révisé. Antoine Meillct ne me disait pas, quelques années avant sa mort, que l’allemand est plus riche en déités que e français Paradoxe peut-être, mais qu’il appuyait d arguments de poids. En tout cas, parmi les langues romanes, grandes sont les différences à cet égard. Si j’estime avec notre collaborateur Edouard Pichon (1) que l’évolution du français accuse une « reprise )) indiscutable de la dérivation depuis le siècle dernier, i n’en est pas moins vrai que ce procédé d’enrichissement lexico s’était peu à peu appauvri chez nous depuis le latin vulgaire (ou il étoit aussi en « reprise .. par rapport à la langue classique) jusqu’aux xvif-xviif siècles (2). Le phénomène est particulièrement apparent si l’on compare le français aux langues romanes méridionales, par exemple au provençal moderne et surtout à l’italien. Dans les pages qui suivent, je me propose d analyser les causes qui ont contribué à l’appauvrissement progressif de la dérivation en français....
Le Français Moderne (1933-1951)

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Données de classification
  • edouard pichon