Extrait du journal

Une foule immense entourait dès midi les abords du Sénat. • La cour du palais du Luxembourg est pleine de voitures. La rue de Tournon, la rue de Seine sont pleines de monde. On ne pénètre qu’avec peine iuscm’aux tribunes. Les tribunes sont remplies. A une heure vingt minutes, M. Rouher monte au fauteuil. * 11 ouvre la séance. On lit le procès-verbal. M. de Gramont, ministre des affaires étrangères, monte à la tribune. Il lit la déclaration que nous publions plus haut. Plusieurs passages de cette déclaration sont couverts d’applaudissements.— Quand on apprend que le roi Guillaume a refusé de recevoir M. Benedetti, une explosion de colère se produit dans la salie et dans les tribunes. « C’est une horreur!... c’est une indi gnité ! » La séance reste interrompue pendant cinq ou six minutes. Les cris de : « Vive l'Empereur ! » éclatent. On remarque parmi les sénateurs les plus animés et qui applaudissent le plus énergiquement le prince de la Tour-d’Auvergne, M. de Lesseps, etc. Le président donne acte de la déclara tion, et remercie, au nom du Sénat, le mi nistère de la manière dont il a défendu l’honneur du pays. Aussitôt la séance levée, les spectateurs descendent avec précipitation ; ils jettent dans la rue de Tournon le cri : « La guerre est déclarée! » Ou y répond par des cris prolongés de : « Vive la France ! » et des cris de : « Vive l’empereur ! » Des étudiants, des ecclésiastiques, des militai res sont confondus et couvrent la chaussée. Cependant quelques cris de : « Vive la paix ! » se font entendre. Ils sont aussitôt...