Extrait du journal

douzièmes provi-oires, bien avant de voir consacrer sa vie légale. C’est le dernier des enfants naturels de la Chambre de 1893, qui en compte déjà quelques-uns du même genre à son actif. Pour être le dernier et pour s’être fait attendre, il n’en est pis plus beau. Il est même fort laid. 11 a, d’abord, le grand défaut d’être beaucoup trop gros, puisqu’il pèse, officiellement, de trois milliards quatre cent trente-huit millions de francs, sur nos épaules. Voté le jour même où se fermait le concours agricole, il est, sans conteste, le plus colossal des animaux gras; mais, malheureusement, c’est de notre substance qu’il s’est engraissé. Sa large panse est bourrée, gonflée des choses les plus étranges, les plus disparates et les plus dangereuses. La passion sectaire y a fait maintenir le droit d’accroissement contre lequel M. le comte de Lanjuinais a si juste ment protesté au nom de toute la droite. Les préoccupations électorales y ont fait introduire une longue série d'amendements aboutissant tous à des augmentations de crédi s : il y en a bien pour une trentaine de millions. C’est, comme l’a dit avec non moins déraison M. le comte de Lanjuinais, « un pillage électoral ». La manie do toucher à lout y a fuit rattacher toute une réforme du mar ché financier dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a été faite à la...