PRÉCÉDENT

Le Français, 17 août 1870

SUIVANT

URL invalide

Le Français
17 août 1870


Extrait du journal

Dernières dépêches du ministère. Le ministère de l’intérieur nous com munique les dépêches suivantes : Le préfet de la Meuse au ministre de l’intérieur. 15 août 1870, 3 h. 10 ni. soir. Des uhlans ont été vus à Commercy. Ils se dirigeaient sur Bar-le-Duc. J’ai fait couper la voie ferrée. Pour copie conforme, Le ministre de l'intérieur, Henri Chevreau. Le sous-préfet de Verdun au ministre de l'intérieur. Verdun, 16 aoûl, 6 h. 10 matin. Pas de nouvelles à Metz ; on ne sait rien. — On a entendu hier toute la journée gronder le canon entre Metz et Verdun. Des voyageurs arrivés de cette direction disent qu’tme grande bataille était engagée depuis la pointe du jour et que les Prussiens avaient perdu plus de 40,000 hommes dans le combat delà veille. On s’est battu toute la matinée d’hier à l’extrémité de mon arrondissement, 28 kilomètres environ de Verdun. — Sur ce point, l’ennemi aurait été vu opérant sa retraite vers le sud. (Ces renseignements, transmis par l’autorité civile, qui n’a pu les contrôler, sont donnés sous toutes réserves.) Pour copie conforme i Le ministre de l’intérieur, Heniu Chevreau. Cette nouvelle cause une vive émotion dans Paris. Les abords de la mairie de la rue Drouot sont encombrés par une foule compacte. La Bourse est très-agitée ; d’au tres bruits de victoire se répandent. Nous ne saurions recommander à nos lecteurs d’accueillir av°c réserve cette nou velle, tant qu’ils n’auront pas de rensei gnements plus sûrs. Il est certain que des actions décisives ont dû s’engager hier et aujourd’hui. Nous devons en attendre le résultat avec calme, sang-froid et con fiance. — G. Huber. D’où vient que les journaux étrangers ont publié hier une dé^ê die du roi de Prusse annonçant une grande victoire? Voici ce qu’on écrit de Bruxelles à la Cor respondance du Nord-Est : Dès ce matin, les nombreux agents prussiens séjournant à Bruxelles annonçaient, avec force commentaires, une nouvelle victoire des troupes irussiennes sur les armées françaises. En effet, 'agença Wolff, de Berlin, avait envoyé ce matin le télégramme suivant aux journaux de Bruxelles : « Berlin, lundi, 15 août. » La reine vient de recevoir la dépêche sui vante du roi, dalée de Herny : $ Un combat victorieux a été livré par les troupes des 1er et 7d corps d’armée. » Les détails manquent encore. » Je me rends en ce moment sur le champ de bataille. » Le télégramme venant de Paris et annonçant que les Prussiens ont été repoussés avec de grandes pertes n’est arrivé ici que vers une heure et ne paraîtra que dans les journaux du soir. Les journaux étrangers publient la dépêche suivante, d’origine prussienne : Berlin, 14 août. Suivant un télégramme du gouverneur de Heligoland au consul d’Angleterre à Ham bourg, l’amiral de l’escadre française a invité le gouverneur à faire publier le blocus de l’Eider, de l’Elbe, du XVeser et du golfe de Jahde, en ajoutant qu'un délai de dix jours, à partir du 15 de mois, est accordé à tous les bâtiments neutres pour partir....

À propos

Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.

En savoir plus
Données de classification
  • g. huber
  • voltaire
  • ferry
  • de bismark
  • vacherot
  • de forcade
  • sierck
  • carnot
  • frossard
  • paul thureau-dangin
  • paris
  • france
  • metz
  • nancy
  • moselle
  • verdun
  • berlin
  • strasbourg
  • châlons
  • longeville
  • armée prussienne
  • armée française
  • journal officiel
  • institut
  • l'assemblée
  • conseil de guerre
  • spectateur militaire
  • agence havas
  • sénat
  • drouot