Extrait du journal

M. Edmond About, en couronnant la rosière de Puteaux, a demandé et prophé tisé, dans son discours, l’amnistie des contumaces de la Commune : a Le minis tère, a-t-il dit, le ministère affermi et ras suré qui interprète les élections sénato riales sera un ministère de clémence et de réconciliation. Il aura le bonheur et la gloire non-seulement de mettre fin à ces poursuites et à ces arrestations politiques qui font dire aux étrangers que dans Paris la chasse à l’homme est ouverte en toute saison, mais encore... » Or, il ne faut pas oublier que M. Edmond About est sérieu sement « républicain conservateur », comme l’annonce l’enseigne de son jour nal. La République française recherche le coupable qui a pu donner l’ordre d’arrê ter M. Finet et les autres contumaces. A ce propos, les .journaux de la gauche ont demandé d’abord « des explications » au gouvernement, puis ils se sont tus. 11 pa rait étrange que les « explications » tardent si longtemps. Le discours de M. About, prononcé dans une cérémonie que présidait le maire de Puteaux, a causé une vive indignation non seulement aux catholiques, aux chré tiens de toutes les confessions, mais même aux hommes qui, en dehors de toute foi religieuse, savent combien le respect du principe de l’immortalité de l’âme est né cessaire au maintien de l’ordre social. Dé noncer, outrager le clergé, exciter les passions contre la grande majorité de ses concitoyens n’était pas assez pour M. About. En raillant ceux qui croient à une autre vie, leur laisser avec ironie « la vue d’un monde meilleur comme de celle d’un horizon lointain qui divertit et console »,— et cela devant des enfants, des jeunes filles, dans une cérémonie présidée par l’autorité,—c’est un scandale. Pourquoi le droit de révocation- a-t-il été donné au gouvernement contre les maires, si ce n’est pour réprimer des désordres comme ceux-là ?...