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Le Gaulois, 1 novembre 1917

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Le Gaulois
1 novembre 1917


Extrait du journal

Les images qui se déroulent devant les spectateurs éblouis se présentent avec un plan très logique; nous voyons se développer le labeur de la nation depuis sa plus modeste origine jusqu'à son essor le plus ample. Voici, d'abord, le « bleu » qui est incorporé, passe au magasin d'habillement, s'équipe, fortifie ses muscles, et qui abandonnera caserne .pour aller au front. Voici les magasins gigantesques qui assurent à tous ces enfants, à la veille de défendre la mère patrie, le vêtement, le ravitaillement. Puis, nous assistons à la construction de la muraille qui empêchera l'avance de la horde barbare: la muraille avec ses cagnas qui' abriteront les hommes, avec ses tranchées qui recéleront les combattants. Avec quelle agilité gracieuse, avec quelle bonne humeur ils vont; viennent, grimpent, apparaissent, disparaissent dans cette terre, ces troglodytes en ormes Mais l'action devient plus intense. Nous quittons les terriens pour visiter les hommes de l'air, ces aviateurs qui, au début de la campagne, étaient cent cinquante, nous dit le film, et qui aujourd'hui forment de véritables légions. Les divers appareils, avions douchasse, de bombardement, volent devant nous, planent, détruisent leurs adversaires qui piquent sur le sol. Et c'est un retour à Pawière qui nous ramène dans les usines où se construisent ces oiseaux à qui l'ingéniosité de l'homme a donné la vie, dans ces camps d'aviation où l'élite de la jeunesse française s'exerce pour se lancer dans l'infini, dont ses aînés lui ont frayé la voie glorieuse. L'armée de l'air, comme l'armée de terre, a une grande sœur qui s'appelle l'artillerie. Nous regardons les types de canons qui, en 1914, nous ont permis de gagner les batailles de la Marne et de l'Yser. Mais c'étaient là presque des jouets à côté de ceux que produisent nos usines à présent. Et c'est, après la présentation de4 75, des 120, 6cells des modèles qui ne vont que sur rails, les 240, les 270, les 370, les 400, et enfin le mastodonte moderne, le 520. Chaque pièce de tir apparait précédée d'une notice qui indique sa puissance de tir, le poids de ses projectiles, et c'est un frisson dé stupeur et de joie qui souligne cet exposé aussi éloquent que les fantaisies d'un Jules Verne ou d'un Wells, mais réel. Telle est la première division du film. Il s'agit maintenant de mettre tout cet appareil gigantesque en action,' de nous montrer la splendide horreur d'une bataille. Nous avons assisté à l'effort qui a conçu et construit les machines; nous voyons à présent se développer la rage ds la bataille, se magnifier la résistance de ce pètit bleuet qui au début de la séance recevait joyeux son équipement; il n'est, pas moins alerte maintenant, le solide soldat de France qui va à l'assaut de la position ennemie, tandis que pleut autour de lui une trombe de mitraille. C'est un tumulte qui recule les limites de la beauté; c'est l'ordre conscient dans le chaos; c'est- le sol remué par des titans. Ah! comme la bravoure dé noi poilus, comme leur esprit de sacrifice s'auréole à la vue de ces assauts!...

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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