Extrait du journal

GE QU'ON DIT A GORITZ Goritz, 2 septembre, 8 h. soir. (Cette dépêche n'est parvenue au Gaulois, que le 3, à 4 h. Ij2 du matin.) On raconte que Monsieur le comte de Paris a dit : —Je suis chef de la Maison de France et il m'appartient de conduire le deuil de mon prédécesseur, avec le chef de la Mai son d'Autriche, dans les Etats duquel il est mort. Ce droit incontestable ne lui ayant pas été reconnu par Madame la comtesse de Chambord, sous le prétexte que les funé railles sont privées et non pas solen nelles, Monsieur le comte de Paris s'est retiré pour ne pas entrer en contestation avec Madame la comtesse de Chambord, bien qu'il pût faire valoir et triompher son droit, tous les Français présents à Vienne et à Goritz le suppliant de ne pas céder. On ajoute qu'en tout cela l'auguste veuve de Henri V a été circonvenue par les princes italiens et espagnols qui nourris sent des espérances insensées sur le trône de France. Ils en seront pour leurs rêves ! Le comte de Blacas, représentant la vo lonté certaine de Monsieur le comte de Chambord ; le duc de La RochefoucauldBisaccia, représentant les députés et les sénateurs ; le général de Charette, au nom du groupe militaire, ont été impuissants à faire revenir Monsieur le comte de Paris sur sa détermination. Le général de Charette se serait même écrié : Tous les hommes de cœur doivent se rencontrer sur cette tombe. Restons ensemble jusqu'au dernier moment. Le héros espérait que les princes ita liens et espagnols comprendraient enfin qu'en persistant ils manquaient grave ment à la mémoire de Monsieur le comte de Chambord. Mais ceux-ci se sont jus qu'au bout retranchés derrière ce prétexte que Monsieur le comte de Chambord avait...