Extrait du journal

Sa Majesté, assise, en robe sombre, dans un des fauteuils dorés Dieu fjue je te trouve encore officiel ce salon d'audience plus intime que ceux de Bruxelles crée en parlant des cercles de vie et de recueillement qui forment des îlots où l'on s'enferme au milieu de ces hautes salles d'apparat. Elle est enthousiaste. Elle vient de passe,r des journées entières avec le -maréchal, et, afin d'avoir une vue d'ensemble de l'oeuvre accomplie là-bas, c'est en avion qu'elle a parcouru le Maroc. Comme lés Français savent coloniser me dit-elle. Il n'y a qu'eux pour procéder avec cette délicatesse, cet art, ce respect. Le Maroc français, partout construit à neuf, que je viens dj visiter, est toujours le Maroc. Le maréchal Lyautey n'a rien détruit en ajoutant. Ce. pays séoulaire, pour avoir passé entre ses mains, n'a pas changé. Son càrac"tère est demeuré intact. Les indigènes ont pu ne pas s'apercevoir de la domination nouvelle on a traité avec tous les égards possibles leurs habitudes, le cadre familier de leur existence, le style enfin de leur vie. Lorsque je me rendais à Marrakech on avion, je voyais se dérouler ce pays, en même temps neuf et antique, dont une colonisation respectueuse n'avait pas offensé l'âme. Ca chef-d'œuvre de Lyautey aura été, d'ordre plus psychologique encore que matériel. Sa formule, pour coloniser, donne la clef et le sens même de la colnisation qui est vraiment le type que j'admire tant de la colonisation française....