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Le Gaulois, 8 avril 1879

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Le Gaulois
8 avril 1879


Extrait du journal

C'était, dans ce monde de figures curieuses ou bizarres, une des plus nettement dessinées. Depuis vingt-deux ans qu'il maniait les affaires, il avait donné le beau spectacle d'un financier dont la fortune croissante n'avait fait que rehausser l'estime et affermir les amitiés. Le matin même, il avait, selon son habitude, déjeuné avec deux ou trois intimes chez Edouard. Selon son habitude aussi, il était arrivé à la Bourse avant le coup de cloche, pour y faire, dans une salie privée, un de ces quarts d'heure de somme dont il avait pris le besoin. Quand l'huissier vint l'éveiller, le pauvre garçon râlait déjà. Une attaque d'apoplexie séreuse..Un foudroiement demorten pleine ardeur dévie. Quarante et un ans, la floraison de toute force humaine, la richesse, la santé–ébranlée, sans doute, ma~s qu'il pouvait croiï'e salide, tant 1 apparence d'une vitalité robuste éclatait dans ce corps d'athlète; tout, jusqu'au bonheur même des jours bien remplis, dans la récompense du travail et la sécurité de J'aifection une minute a détruit tout cela. Pauvre~ que nous sommes...

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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