Extrait du journal

Et les « Pullman s> continuaient de débar quer visiteurs et visiteuses, venus non seule ment pour se soigner et bénéficier de ces eaux bienfaisantes de Vichy dont une installation hors de pair assure le fonctionnement, mais pour assister à des divertissements et à des attractions qui font de cette station thermale une des plus attirantes du monde. Car c'est la grande saison. Une semaine de joie n'a pas plutôt pris fin qu'une autre recommence. Les grandes épreuves hippiques vont se poursuivre pendant la semaine qui s'ouvre aujourd'hui. C'est, par l'attrait de la lutte, par les chevaux engagés comme par la société qui se réunit autour de l'hippodrome, une adorable fête de plein air. Et le golf, qui dis pose d'un terrain admirable comme il n'en est pas beaucoup en France, continue d'être l'objet de « matches » disputés. Le tennis (dix courts merveilleux); le tir aux pigeons; la natation (dans l'Allier si fraîche par ces jours d'été); l'escrime font de ce coin privi légié un centre sportif d'un intérêt excep tionnel. Mais il n'y a pas que les sports ! Il y a l'art. Il y a l'interprétation du répertoire dramatique et celle de la musique. Mme Cécile Sorel, l'étoile de la Comédie-Française, n'avait pas plutôt triomphé dans La Belle et les Hommes, aux applaudissements d'un public charmé, qu'on représentait, hier soir, La Valkyrie avec une interprétation de tout premier ordre qui réunissait les noms de Franz, Journet, Bour don et Ferrer. C'est dire que l'Opéra de Vichy maintient sa haute réputation, devenu, comme il l'est, une des scènes artistiques les plus estimées de l'art lyrique. Et le public est invité à assister, ce soir, au récital Braïlowski et au Giaour, dont le titre évoque une des imaginations les plus brillantes de Byron, sujet repris, comme l'on sait, par Eugène Delacroix dans un tableau fameux. L'ancien corps de ballet de Moscou est à Vichy! Il se fera applaudir demain sur la scène du Casino. Le 16, lendemain de la fête de l'Assomption, nouvelle soirée sensation nelle. Au programme: Les Maîtres chanteurs, de Richard Wagner. La soirée s'ouvrira par un numéro particulièrement attrayant: une confé rence de S. A. la Princesse Murât sur l'lndo chine. Comme si cela ne suffisait pas, on aura, deux jeurs après, Boris Godounow, l'opéra russe que notre première scène lyrique, à Paris, a rendu si célèbre. Et c'est Vanni-Mar coux que les habitués de Vichy sont appelés à entendre dans cette œuvre savoureuse. Cette splendide série se poursuivra, dimanche, avec 1' « incomparable Argentina » dans ses danses espagnoles, et Louise, où l'on aura l'occasion d'applaudir Nespoulos, Journet et Maison. Pour une grande semaine, c'en est une. Mais ce n'est pas fini, car comme autre fois le sphinx renaissait de ses cendres à Vichy les grandes semaines recommencent......