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Le Gaulois, 17 février 1884

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Le Gaulois
17 février 1884


Extrait du journal

Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette était,prête cependant. Son mari lui dit un soir : Qu'as-tu ? Yoyoqs, tu es toute drôle depuis trois jours. Elle répondit : Gela m'ennuie dé n'avoir pas un bi jou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J'aurai l'air misère comme tout. J'aime rais presque mieux ne pas aller à cette soirée. Il reprit : Tu mettras des fleurs naturelles. C'est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois roses magnifiques. Elle n'était point convaincue : Non... il n'ya rien de plus humiliant que d'avoir l'air pauvre au milieu de fem mes riches. Mais son mari s'écria : Que tu es bête I Va trouver ton amie Mme Forestier et demande lui de te prê ter des bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela. Elle poussa un cri de joie : C'est vrai. Je n'y avais point pensé. Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta à sa détresse. Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l'apporta, l'ou vrit, et dit à Mme Loisel : Choisis, ma chère. Elle vit d'abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitien ne, or et pierreries, dhiri admirable tra vail. Elle essayait les "parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle demandait tou jours : • Tu n'as plus rien autre ? Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire. Tout à coup-elle découvrit, dans une boité dé satin noir, tïbë superbe rivière de diamants ; et son cœur se mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains trem blaient en la prenant. Elle l'attacha au tour de sa gorge, sur sa robe montante et demeura en extase devant elle-même. Puis, elle demanda, hésitante, pleine d'angoisse : Peux-tu me prêter cela, rien que cela? ... ... Mais, oui, certainement. Elle sauta au cou de son amie, l'em brassa avec emportement, puis s'enfuit avec son trésor....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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