Extrait du journal

ici de l'élément intime, de l'essence de la religion, principe de vie intérieure que chacun peut reviser en son for intime il s'agit de son autorité sociale, de sa bienfaisance sociale. A ce titre, ia gouvernement des Etats-Unis la protège à ce titre, il accomplit lui-même des actes religieux. Tout récemment encore, le président Coolidge, devant cent mille associés de la confrérie catholique du Saint-Nom de Jésus, réunis à Washington (21 sept. 1924), montrait une fois de plus que les devoirs religieux étaient la base de tous les devoirs sociaux en dehors desquels il n'y a plus que « la loi de la jungle ». Il ne concevait pas de pays civilisés sans religion. Tout spécialement irrités de notre nouvelle politique anticléricale sont les vingt millions de catholiques américains, parmi lesquels figurent nombre d'Irlandais, et l'on sait l'aptitude spéciale des Irlandais à l'exercice de la parole et à la propagande. Déjà, après la loi de Séparation, ils ne se gênaient point pour exprimer leur libre opinion sur la France, qu'ils n'acceptaient point de séparer de son gouvernement. On sait là-bas comment sont aujourd'hui exploités contre nous les trois articles du Cartel des gauches laïcisation en Alsace-Lorraine, reprise de la lutte contre les Congrégations, suppression de'l'ambassade du Vatican. Les Américains n'acceptent pas de voir là les applications d'un programme intérieur hors de leur jugement. Ils ont combattu pour la libération de l'Alsace-Lorraine, ils ont .eu leurs morts de l'Argonne et de Saint-Mihiel. Enfin, les Américains d'origine allemande sont nombreux aux Etats-Unis comment se passeraient-ils de comparer le régime de liberté religieuse dont a joui l'AlsaceLorraine sous la domination allemande à l'enseignement laïque qui serait im-. posé par la France? Sur le second point, ils croient ce qu'ils ont vu nombre de religieux français, après 1 loi de Séparation, se sont exilés en Amérique et s'y sont fait apprécier ils sont rentrés eu France au moment du danger personne ne comprendrait, personne n'admèttrait de nouvelles expulsions. Enfin le rentrait de l'ambassade française auprès du Saint-Siège serait regardé comme une injure dégradante et inacceptable. Il faut que nous sachions ces choses. L'éducation de l'électeur n'est pas suffisamment faite en France. Il s'imagine trop que nous sommes exilés dans l'univers, et que l'on peut gouverner par un parti. Il ne se rend compte ni des forces qui composent l'ensemble d'une nation et que l'on ne peut entamer en vain, ni de la.-répercussion de nos actes hors des frontières. Ainsi la question de notre dette envers les Etats-Unis est-elle liée à la mauvaise impression que causerait dans l'opinion américaine l'application de mesures anticléricales....