Extrait du journal

Politique de liainac Gaulois Frcycinet, beau d'indolence, Se balance Dans un hamac au-dessus De cette Chambre, eau dormante, Où fermente Un remous d'espoirs déçus. Inclinant sa barbe blanche, Il se penche Nonchalamment, pour mieux voir La légère escarpolette Que reflète ■ > ■ ». Le lac pur comme un miroir. * Chaque fois que la nacelle Qui chancelle Frôle l'azur du ruisseau, Tel il retire la patte Qu'une chatte Délicate, qui craint l'eau. Car il ne cherche, âme douce, Ni secousse, Ni vertige, ni grand vol, Se souciant peu qu'on sache Qu'il attache Son hamac au ras du sol. Il sait comme un ministère Choit à terre, . Et quelle fragilité ! Il est prévoyant et pense : La prudence Est sœur de la sûreté: ' ' Y'jß. > Pas lui que l'audace grise ! Il'méprise Les bonds hardis par raison. 1 Se ressouvenant d'lcare, Il se gare . De tomber sur le gazon. Pareil au léger pendule, Il ondule De gauche à droite, en zigzag, Et dans ce flux monotone S'abandonne Au va-et-vient du hamac. Il a, sur l'escarpolette, Vu l'athlète Que Belleville embêta, Puis s'effondrer la machine Sous l'échine Trop vaste de Gambetta. Mais ce n'est pas lui qui pèse Au trapèze Où, modeste, il se blottit. Ne demandant, au contraire, Qu'à se faire - Tout petit, petit, petit ! j '< •''y ' ' t'l V v •* ' ' *' ' • * * - Il tremble qu'on le discute Et' ne lutte . Jamais, de peur d'un échec. Qui veut tire la ficelle, La nacelle; Et le doux baigneur avec t Or tout ça c'est notre histoire : « Balançoire » Est le mot du cabinet, Et voilà la politique Très pratique De l'indolent Freycinet! PAUL FERRIES...