Extrait du journal

A la suite du triomphe remporté hier par la droite, les membres les plus influents de la gauche et de l'extrême gauche ont tenu une réunion qui a donné lieu à des déci sions qui ne sont pas sans importance. Tout d'abord, il y a été décidé nous pou vons affirmer ÇsJgil ta foçmiaplm formelle que, tout en se servant du nom dé M. Thiers, on cesserait absolument de suivre ses conseils. On sait que l'ex-président, prévoyant l'in succès de l'interpellation de M. Jules Favre, qu'il avait cependant conseillée, a provoqué, par son attitude au dernier moment, la dé fection du centre gauche. A ce propos, les députés de la gauche se sont demandé si, à l'avenir, ils devaient ou ne devaient pas agir sous l'impulsion de M. Thiers. La thèse développée par tous les orateurs a été celle ci : Si M. Thiers avait pris position à la Cham bre, on eût pu l'accepter pour chef ; niais comme il n'y vient presque jamais, comme tl affecte de se retirer de la politique et de jouer le rôle de spectateur critique, le mot a été dit, comme il a plus de rancunes que d'es pérances personnelles, la gauche n'a aucun intérêt à subordonner sa conduite à ses con seils. Et l'on a ajouté : « A son âge, le rôle contemplatif est celui qui convient le mieux. » Quant au centre gauche, qui a battu en retraite après avoir proclamé bien haut na guère la nécessité de s'affirmer, il a été dé cidé qu'on le surveillerait de près et qu'on le tiendrait en suspicion. La majeure partie de ses membres, a t-il été dit, sont d'anciens orléanistes qui s'étaient ralliés à la République avec M. Thiers, mais qui, depuis le 24 mai, sont re venus à leurs anciennes opinions....