Extrait du journal

Il s'est tenu ces jours derniers, ir la Sorbonne, un congrès interallié d'hygiène social « pour la (reconstitution des régions dévastées disait le programme. On y a beaucoup parlé d'hygiène scolaire. Des médecins, envoyés là-bas afin d'étudier l'état sanitaire des enfants des écoles, ont révélé au congrès les faits les plus douloureux. La sous-alimentation, 'd'abord, a empêché les enfants de grandir et de se former. A cette cause première de déchéance, d'autres se sont ajoutées insalubrité, des logements, car l'ennemi occupait les meilleurs locaux et forçait les habitants à se réfugier dans des pièces inhabitables insuffisance des vêtements chauds et des.moyens de chauffage, car les cou• vertures, la laine, les matelas avaient été réquisitionnés, et souvent les portes avaient été enlevées des maisons. Enfin Il' le travail imposé aux enfants depuis l'âge de dix ans, les châtiments administrés aux petits travailleurs, les intempéries subies eurent souvent de tristes conséquences à Roubaix, sur un lot de 58 adolescents arrêtés et soumis -à uri trava.il forcé, 28 seulement sont revenus, les autres sont morts ». Les auteurs du mémoire que j'ai en mains, MM. Genevrier et Heuger, ajoutent « Au point de vue moral, les écoliers du Nord ou des Ardennes, errant de village en village, passant de mains en mains, comme un troupeau, souvent séparés de leurs pères mobilisés ou déportés, de leurs mères également déportées pour le travail aux champs, fréquentant l'école irrégulièrement, ont manqué de toute direction. Privés d'affection, avant sous les yeux la brutalité et la vexation ennemies, leurs maisons pillées et leurs parents maltraités, soumis à des bombardements, ils supportent les conséquences de tous ces chocs émotifs, qui se manifestent actuellement par des troubles graves de leurs caractères. »...