Extrait du journal

Son histoire était simple, en somme, et presque banale. A dix-sept ans, cachant déjà bien des choses de la vie car elle avait été l'une de ces exotiques qui courent l'Europe avec beaucoup de dentelles à leurs jupons et des façons libres à dix-sept ans, elle avait épousé le marquis de Vernes, qui en avait quarante, mais était un rare virtuose en l'art particulier de faire croire qu'il aimait au. point de ne pouvoir pius vivre, tout en gardant le silence sur ses sentiments et une attitude d'ironie hautaine. On a beau savoir la vie, lorsqu'on a dix-sept ans, et qu'un monsieur que l'on tient à séduire persiste un certain temps à ne pas vouloir s'avouer séduit, il peut advenir que l'on iasse une sottise. Théodor oSrit sa main au marquis un soir qu'ils avaient valsé ensemble un peu plus longtemps. Il répondit, l'air toujours plus froid, plus correct et plus fort, qu'il préférait changer de conversation, car il n'avait aucune fortune, et elle....