Extrait du journal

A qui nous en prendre, si nos richesses 'forestières s'en vont peu à peu ?. t « C'est le vent, maman c'est le vent » 'disait autrefois un refrain de Georges Boyer. Et, en effet, le seul coupable demandez à la préfecture c'est le vent. Mars s'appelle Ventôse, comme chacun sait, et- ce gamin aime jouer avec les étincelles. Dès qu'il en voit une qu'elle vienne d'un humeur, d'un chasseur ou. d'un débroussailleur il s'en empare avec allégresse et il va la montrer aux genêts, aux bruyères, aux pins, qui se ta disputent et brûlent d'amour pour elle. Les paysans regardent cela sans déplaisir. Leur vache pourra paître un mois après la flambée, car la cendre est un engrais de premier ordre, et l'on n'aura pas besoin d'aller acheter des hyperphosphates, qui coûtent les yeux de la tête. Et ces étincelles précieuses, qui vont engraisser la vache, ils se gardent bien de les éteindre s'ils sont là, par hasard, quand elles font leurs petits jeux ils y en ajouteraient plutôt et, en réalité, ce sont eux, presque toujours (et non pas les fumeurs, les chasseurs), qui leur donnent naissance. Et lorsqu'un propriétaire voisin ose gémir, gronder, demander qui lui a dévasté sa futaie ou son parc, les bons paysans répondent, quoiqu'ils n'aient jamais lu ,un vers de Georges Boyer...