Extrait du journal

PARIS. Zi OCTOBRE. L'Union catholique manque-l-elle d’intelligence, ou de bonne fui, ou de l’une et de l’autre ? C’est ce que nous ne savons pas précisé ment ; nous allons faire les lecteurs juges delà question, en citant les accusations burlesques de ce journal : « Le Globe est dans une mauvaise voie. Il attaque la liberté des évêques; il se prononce contre la liberté de renseignement. Il se moque de la Char te comme des Pères de l’église. « Rien n’est plus catégorique que la déclaration du Globe. » Avant d’arriver à notre prétendue déclaration, nous prierons YUnion catholique de considérer qu’elle a pris sous son bonnet, qui n’est pas nn bonnet de docteur, les singulières accusations qu’elle nous adresse. Nous attaquons la liberté des évêques? Et en quoi donc, s’il vous plaît? 11 y a eu, depuis que le Globe existe, une lutte éclatante en tre quelques évêques et le journalisme, et nous avons bat-u des mains à la belle et noble défense des prélats ; nous le ferions en core, parce que c’est pour les évêques, non seulement un droit, mais un devoir de défendre la religion et la discipline ecclésiasti que, dont ils so.it les gardiens dans leurs diocèse. Est-ce là attaquer la liberté des cvêqnes ? Nous nous prononçons contre la liberté de renseignement ? et en quelle occasion, s’il vous plaît ? Nous nous prononçons contre les individus qui, sous prétexte de la liberté de renseignement, ne de mandent que la liberté d’établir des reslaurans et de vendre des légumes; mais nous avons toujours réclamé pour les pères de fa mille la faculté de diriger le côté moral et religieux de l’éducation de leurs enfans. Nous nous moquons des Pères l’Eglise ? Si la discussion s’établis sait jamais sur les Pères, peut-être les rédacteurs du Globe montre raient-ils aux rédacteurs de Y Union catholique qu’ils sont en état, mieux qu’eux,de comprendre les Pères. Les écrivains du Globe ontfait leurs preuves publiques sur les matières religieuses et théologiques; nous prions les écrivains de Y Union de nous indiquer leurs ouvra ges sur ces matières, afin que nous puissions nous édifier en les lisant. Venons maintenant à cette déclaration si catégorique, dans la quelle Y Union a vu que nous combattions la liberté de l’enseigne ment ; voici nos paroles : « Il y a une liberté que le gouvernement, représentant de l’ordre so cial, ne peut point et ne doit point accorder ; c’est la liberté de donner aux enfans une instruction plus ou moins étendue, plus ou moins variée... La fixation des méthodes, le programme des études appartiennent au gouver nement. » Non, certes, le gouvernement ne peut et ne doit pas se dessai sir de la faculté de marquer, dans toutes les professions, la limite supérieure des études. Le gouvernement doit exiger que tous les jeunes gens qui se font avocats, médecins, professeurs, ofliciers, marins, ingénieurs, possèdent une étendue et une variété de con naissances données ; et les pères de famille ne peuvent pas être admis à déclarer que leurs enfans sont assez instruits pour en trer dans telle ou telle profession. Le gouvernement doit donc, dans l’intérêt de la société, fixer le programme des études ; et puisqu’il est oblige d’admettre les jeunes gens dans les diverses professions sociales , il est en droit d’exiger d’eux qu’ils possèdent le savoir nécessaire à ces professions. C’est là ce que Y Union catholique déclare répugner éi la vérité et au sens commun; et sans doute que, d’après elle, les évêques n’ont pas le...