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Le Globe, 28 avril 1843

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Le Globe
28 avril 1843


Extrait du journal

COURRIER DE LA VILLE. Le printemps. — Deux grandes soirées. — Les lettres et le monde. — Le bazar du Palais-Royal. — Un mariage auguste, alliances. — Reprise de l’hiver. — Le bal de la présidence. — Les petits et les grands bals de l’ambassade anglaise. — Les salons de Mme de Pont.... —Deux chemins de fer, les aérostats et les wagons. Nous voulions parler du printemps, sujet toujours vieux et toujours récent, qui revient chaque année avec tes choses que nous avons tant vues et que nous aimons tant, le soleil, la verdure et les fleurs. Nous voulions payer notre tribut annuel de tendresse et d’hommage à ces journées si fraîches et si riantes que les bonnes gens et le naïf langage de nos pères appelaient je renouveau ; le froid, la pluie, les nuages, les sombres brumes et toute la mauvaise humeur d’une saison fantasque et capricieuse nous sont revenus. # Cependant les fleurs, les femmes et les enfans s’épanouissaient dans nos jardins; nos promenades, peuplées par une foule belle de parure et de plaisir, avaient aussi leur habit de fête; le Bois, nos avenues, nos quais, les vastes allées, les hauts et sombres massais, les parterres, les pelouses fleurissaient et verdoyaient. Les enfans et les oiseaux faisaient déjà entendre leurs joyeux gazouillement et l’on gravissait la colline pour aller cueillir les lilas ; c’était la fête des Prés. La pastorale pari sienne, plus champêtre qu’on ne saurait se l’imaginer, avait commencé ses jeux et ses ris; tout a été brusquement interrompu et violemment réprimé. Les feuilles, macérées par les brumes glaciales du matin, les fleurs transies de froid, les bourgeons crispés, plus d’une espérance dé truite et consternée, sc sont tristement blottis dans leur enveloppe d’hi ver. Le printemps ne s’est montré pendant quelques instans que pour nous faire mieux regretter son absence ; et nous écrivons au coin du feu ce Courrier que le soleii devait échaulfer et voir éclore. Mais le joli mois de mai est proche; il nous ramènera l’infidèle printemps, dont nous di rons alors les merveilleuses aventures. A Paris, les saisons elles-mêmes semblent avoir une physionomie qui leur propre. Ce n’est donc plus avec nos impression s que nous raconterons cettô chronique ; il faut consulter nos notes. Deux grandes soirées : Ce sont celtes de Lucrèce et de Judith, à nos deux Théâtres-Français. C’est un admirable s, eeiacle que celui de ces repré sentations ! On aime à voir toutes les émotions d’une époque comme la nôtre se réunir pour se livrer à cette noble récréation du théâtre. Les intérêts du travail, ceux de la politique, les uns si positifs, les autres si actifs et si jaloux, tous si impatiens de ce qui les détourne de leur but, s’apprivoisent aux lettres çt deviennent plus humains. Ils ne mé...

À propos

Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.

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