Extrait du journal

Le pavillon des vins change le cours de nos médications. Voici la fameuse fontaine d’où le divin nec tar coulera, nous dit-on, à flots. Pour l’instant, elle est tarie, et les vins, au pavillon qui l’avoisine, se débitent en gobelets. Le pavillon de St-Gobain apporte au visiteur quelque peu abattu par ses déceptions successives une fraî che, éblouissante surprise. Tout en verre, il élève très haut ses murail les transparentes, tandis qu’à ses pieds un jet d’eau tombant dans une vasque plate accentue la douce et cristalline fraîcheur de ce palais de rêve, digne des fées du temps jadis, où nos pas lourds et lents semblent perdre leur laideur humai ne sur ce verre immatériel. D’autres pavillons, finis ou non, et nous voici au pont Alexandre, après avoir franchi quelques degrés. Ce vaste espace, barré de part et d’autres, est garni de planches, de barricades, d’ébauches de kiosques .publicitaires ; vers les Invalides une toile tendue protège l’accès du pare d’attractions contre un rare public. On s’éloigne allègrement de ce dé sert et l’on redescend en hâte vers l’Exposition. Hélas ! C’est la rue marchande, c’est-à-dire une longue enfilade de boutiques sans caractè re, où l’on débite des parfums, des coussins, du rahat loucoum, des sandwichs, des fards, tondis que...