Extrait du journal

Bellinzona, 21 septembre. La ville reprend peu à peu sa physio nomie ordinaire. le palais du gouverne ment reste occupé par une compagnie, les factionnaires ne laissent entrer que les fonctionnaires en charge et les personnes munies d’une autorisation. Les nouveaux correspondants sont ar rivés, remplaçant ceux qui sont partis. Le plus grand nombre d’entre eux paraissent très impressionnables et plutôt disposés à exagérer les informations qui parviennent. Ces malheureux sont tiraillés par les per sonnalités influentes de chaque parti. 11 y a toujours des conciliabules aux ta bles d’un petit café où se réunissent les membres du gouvernement provisoire laissés en liberté, mais qui sont appelés à tour de rôle chez le juge informateur. Tous sont résolus à revendiquer la res ponsabilité de leurs actes, déclarant qu’ils n’ont qu’un regret, c’est qu’on n'ait pas compris que la restauration du régime Respini sera le signal de la guerre civile. De temps à autre quelque bruit absurde circule au sujet de l’attitude de l’Italie; on a parlé même de troupes italiennes à la frontière. C’est absolument taux. Tous les chefs de gare de la ligne du Gothard , les...