Extrait du journal

Un de nos confrères a eu une conver sation avec M. Calvignac, le maire de Carmaux. Voici les principaux passages de cette interview : M. Calvignac, après avoir raconté qu’il était entré à la Compagnie des mines de Carmaux en ls73, après la mort de son père, continue ainsi : — Jusqu’en 1883, je travaillai très régulière ment. Mais au mois d'octobre de cette aimée, je fus nommé secrétaire du syndicat des mineurs et, comme je n'étais pas de l’avis des chefs de la Compagnie, je chômais désormais, par la volonté du directeur, au moins douze fois par mois, tandis que mes camarades travaillent régulièreJUiM.t. Il n"y a pas deux raisons à cela. Mes opinions potitiques étaient connues de tous, aussi ne so yùnait-on pas pour m’abreuver de vexations qui redoublaient chaque fois que j’avais pris part à un conseil de mineurs. Voila ce que j’aurais tenu a dire, si l’ou m’en avait laissé le temps à laudicnce. — Et les menaces contre M. ilumblot ? — Je maintiens que Bâtonnier rVa pas parlé de son cadavre eu ma présence. Il est certain que si les ouvriers lui en avaient voulu, comme ils étaient le nombre et la force, ils auraient pu le tuer malgré le murôchal-des-iogis et moi. — Et la grève ? — Soyez assuré qu’elle continuera jusqu’au jour où* toute satisfaction aura été donnée aux ouvriers. — Pourquoi ne déclarez-vous pas une fois pour toutes que vous démissionnez et ne voulez pas être réintègre ? — Mes camarades ne voudraient rien entendre à ce sujet. Je me dois à moi-même et je leur dois de rester sur la brèche....