Extrait du journal

plus faiblrs ? interrompit Laplace. Dieu ne combat-il pas pour nous ? Et Gédéon avec trois cents Israélites n’était-il pas plus fort que toute l’armée des Madianites ? — Vous savez mieux que personne, mon sieur le maire, combien les approvisionne ments sont insuffisants La poudre est rare, et j’ai été contraint de défendre aux arque busier* de tirer de loin. — Montgomery nous en enverra d’Angle terre, dit le maire. — Le feu du ciel tombera sur les papistes, dit le ministre. — Le pain enchérit tous les jours, mon sieur le maire. — Un jour ou l’autre nous verrons paraître la flotte anglaise, et alors l’abondanco re naîtra dans la ville. — Dieu fera tomber la manne s’il le taut 1 s’écria impétueusement Laplace. — Quant au secoure dont vous parlez, reprit La Noue, il suffit d’un vent de sud de quelques jojrs pour qu’il ne puisse entrer dans notre port. D'ailleurs il peut être pris. — Le vent soufflera du nord ! Je te le prédis, homme de peu de foi, dit le ministre. Tu as perdu le bras droit et ton courage en môme temps. La Noue paraissait décidé à ne pas lui répondre. Il poursuivit, s’adressant toujours au maire. — Quand nous perdons un homme, c’est pour nous plus que si l’ennemi en avait perdu dix. Je crains que, si les catholiques pressent le siège avec vigueur, nous ne soyons contraints d’accepter les conditions plus dures que celles que vous rejetez main tenant avec mépris. Si, comme je l’espère, le roi veut bien se contenter de voir son autorité reconnue dans cette ville, sayg exiger d’elle des sacrifices qu'elle ne peut* â...