Extrait du journal

— Vous avez gagné la première manche, moi la seconde. Tâchez de ne pas perdre la belle 1 Man Jeannette n’eut pas le loisir de ré pliquer ; Môlitte entrait : — M. Roller est au salon. Il demande comment mademoiselle a passé la nuit. — Prie M. Roller de m’attendre, mon en fant. Je descends. Nancy parlait avec une si calme autorité que sa tante ne la reconnaissait plus. On eût dit que cette jeune fille, enfant la veille encore, avait été soudainement mise hors de pages. EUe s’effaça très poliment, afin que Mme d'Angleoiout passât la première, et toutes les doux rejoignirent l’industriel. Très inquiet, ce brave homme 1 Aussi ne put il retenir un cri de joie en voyant la born e mine de Nancy. Elle vint à lui, les mains tendues. — Vous avez dû me trouver très sotte, n'est-il pas vrai ? Une grande fille comme m< i s’évanouir comme une petite maîtresse! C’est ridicule, je le sais ot m’en excuse. Désiré bina longuement, tendrement, ces doigts minces et blancs qu'il tenait prison niers entre les siens. Une poignants émotion lui coupait la parole. —^Mtseyez-vous là, près de moi, continua Nan^: ma tante veut bien le permettre. N'est-il pas vrai, man Jeannette ? Mais man Jeannette ne pensait pas à ré pondre. Elle s’efforçait de cacher sa rage. Pendant quelques minutes, elle resta im mobile. Puis tout à coup, craignant de ne pouvoir se dominer plus longtemps, elle sortit prestement du salon en faisant cla quer la porte. La jeune fille éclata de rire. — N'ayez crainte, monsieur, ma tante a ses humeurs noires, ce matin. Puisque...