Extrait du journal

On lit dans le Journal des Débats La Bourse a salué par une hausse ac centuée le scrutin du 22 septembre. Ce n’est qu’un incident, mais un incident bien significatif. La clientèle de la Bourse est, en grande majorité, conservatrice. Les hommes qui la composent ont con sidéré longtemps les adversaires do la République comme les défenseurs nés de leurs intérêts, tandis qu’ils tenaient en suspicion le parti républicain, dont l’avantgarde les effrayait, non sans raison, par ses programmes insensés. Aujourd'hui les positions sont renversées. L’échec des prétendus conservateurs, c’est-à-dire des bonapartistes et des royalistes coalisés avec les boulangistes, a été regardé comme un événement heureux. Le monde de la finance s’estsenti soulagé d’un grand poids parce qu’il avait conscience que le triomphe des coalisés aurait été le signal d’une prochaine catastrophe En présence d’un résultat aussi extraordinaire on ne peut s’empêcher d’admirer de quelle façon les grands chefs du parti qui s’intitule conservateur ont mené leurs affaires. La seule annonce de leur défaite suffit pour rassurer les intérêts et rendre con fiance aux gens de travail. Jusqu’à pré sent, l’échec des pires révolutionnaires avait seul produit un pareil résultat....