PRÉCÉDENT

Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 30 juillet 1879

SUIVANT

URL invalide

Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
30 juillet 1879


Extrait du journal

Les récriminations que nous entendons depuis quelques jours au sujet de la réor ganisation du conseil d’Etat pourraient bien ne pas s’arrêter do sitôt ; elles partent de ce qu’il y a de plus rif et de plus durable chez les hommes : le sentiment de l’in térêt. Plusieurs de messieurs les membres de l’ancien conseil étaient sans doute d’il lustres inconnus ; on chercherait en vain les mérites éminents qui les avaient dési gnés pour le poste qu’ils occupaient, mais du moins ils appartenaient à de bonnes grosses familles de cette classe favorisée, qui revendique depuis un demi-siècle le droit de diriger la France et de conduire ses destinées. Le gouvernement républicain a osé méconnaître ce droit ; voilà ce qui soulève les colères d’une bonne moitié de nos journaux de la réaction. On ne peut pas contester le mérite personnel, les capa cités éprouvées de la grande majorité des conseillers nouveaux ; mais on ne les trouve pas c assez nés. » Ils n’ont, pour se recommander, que leur intelligence et les services qu’ils peuvent rendre au pays. Où allons-nous, juste ciel ! Que va devenir la France si, pour mettre un homme dans un emploi, on se préoccupe seulement de savoir s’il y est propre ? Et aussi — ce qui n’est pas moins important — que vont devenir les fils de bonnes maisons, bour geoises et autres, si on les réduit à faire comme jadis leurs pères, et à prouver d’abord, avant de prétendre aux plus hautes situations, qu’ils sont dignes de les oc cuper ? Il faut bien le reconnaître ; c’est là toute une révolution : nous comprenons les plaintes et même le premier étonnement. Nous entendons, sous une autre forme, le mot effaré de l’huissier du palais à Roland : « Quoi ! monsieur, pas môme de boucles à vos souliers ! Ah 1 tout est perdu 1 » Tout est perdu, en effet, pour ceux qui, dans notre société moderne, voudraient, eux aussi à leur tour, se donner simple ment la peine de nature. Mais c’est là qu’est le salut pour la France, dont l’intérêt est d’avoir pour serviteurs les plus laborieux et les plus utiles de ses enfants : et c’est cela seul qui importe. (XIX0 Siècle.)...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

En savoir plus
Données de classification
  • nédel
  • viani
  • zade
  • bonneau
  • pall
  • audibert
  • horse
  • la bruyère
  • lapointe
  • balzac
  • france
  • westminster
  • lee
  • stafford
  • price
  • chambre
  • stanley
  • italie
  • montdauphin
  • vienne
  • la république
  • faits divers
  • sénat
  • commission
  • journal officiel
  • parlement