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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély, 17 janvier 1875

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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély
17 janvier 1875


Extrait du journal

Billot, Lepère, Hervé de Saisy, et combattue par M. Casimir Périer, fut repoussée par l’Assemblée. Nous arrivons à la dernière proposition de dissolution, émanée, celle-ci, du centre gauche après le rejet de la proposition constitutionnelle Casimir Périer, dans la séance du 23 juillet. Elle fut soumise à l'Assemblée par M. Léon de Male ville, en ces termes : L’Assemblée nationale, considérant que l’état de division des partis dans l’Assemblée est un obstacle insurmontable à la constitution définitive du gouvernement ; Que dans cette situation, il est nécessaire que le pays soi! consulté ; Décrète : Les élections pour la prochaine Assemblée auront lieu le 6 septembre prochain. La nouvelle Assemblée se réunira le lundi 28 septembre ; L’Assemblée actuelle ne se séparera qu’après la réunion et la constitution de la nouvelle Assemblée. Signée par 300 membres, cette proposition , au scrutin sur l’urgence, divisa presque l’Assem blée : 369 voix contre 340. La majorité n’était que de 29 voix. Renvoyée à la commission d’ini tiative, elle revint dans l’Assemblée quelques jours après, le 29 juillet. La prise en considé ration, proposée par la commission d’initiative , et vigoureusement combattue par le ministre de l’intérieur, fut rejetée ; mais la minorité était de 332 voix contre 375. Après ce vote, M. Raoul Duval retira son projet. Depuis la rentrée de l’Assemblée, la question de la dissolution ne s’est pas posée en séance publique. Les trois groupes de la gauche se sont contentés, dans les discours de leurs présidents, de reprendre, avec des nuances, le dilemme devenu leur mot d’ordre : Organisation de la République ou dissolution. Mais on annonce une nouvelle proposition de dissolution qui serait déposée ces jours-ci sur le bureau de l’Assemblée. En résumé, la question a traversé trois phases : Dans la première, on dit à l’Assemblée : « Vous n’avez été nommée que pour faire la paix ou continuer la guerre ; la paix faite, votre mandat est fini. » Cette phase répond au mouvement dissolutionniste de 1871 et de 1872. Dans la seconde, on oppose à l’Assemblée les élections partielles qui ont eu lieu depuis le 2 juillet 1871 et on lui reproche de ne plus être en accord avec la pensée du pays ; c’est la propo sition de M. Brisson. Dans la troisième, on invoque l’état de division des partis qui condamne l’Assemblée à l’im puissance ; c’est la proposition du centre gauche. A chacune de ces phases, la dissolution gagne des adhérents. La crise politique actuelle, en manifestant de nouveau l'impuissance de l'Assemblée au point de vue constituant, ne laissera subsister devant la logique et la force des choses que l'une ou l’autre des deux issues que nous caractérisions récemment : Ou l’issue par la porte de la Convention ; Ou l’issue par la fenêtre de la dissolution. Il est grandement temps qu’on y réfléchisse ! qui sait si « le glas de la dissolution », selon l'ex pression d'un député de la majorité elle-même , ne va pas retentir dans un de ces moments de désarroi où il serait impossible de rien prévoir et de rien garantir...

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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